Le contexte du Séminaire au Sénégal

Le programme Uniterra travaille dans le secteur du développement économique au Sénégal.

Dans le cadre de sa Politique de développement Économique et Sociale 2011-2015, l’État du Sénégal accorde une importance accrue à la promotion des programmes de développement visant à promouvoir l’insertion des jeunes, l’agriculture, la sécurité alimentaire et la promotion des femmes afin d’éradiquer la pauvreté au Sénégal.

L’économie sociale et solidaire (ÉSS) constitue une préoccupation majeure pour les acteurs de la société civile sénégalaise, en particulier les partenaires Uniterra au Sénégal. En novembre 2005, Dakar qui abritait le siège du Réseau Intercontinental de Promotion de l’Economie Sociale Solidaire (RIPESS) a également accueilli l’organisation de la troisième Rencontre internationale de « la globalisation de la solidarité – Renforcer le pouvoir d’agir des peuples », co-organisée par Le Groupe Sénégalais d’Économie Sociale et Solidaire (GESS) et le RIPESS, avec l’appui du CECI. Cette occasion a été d’une contribution majeure à l’information et au partage d’expériences de promotion de l’économie sociale et solidaire, de la part des organisations sénégalaises et réseaux africains de promotion de l’ESS.

Cependant, il convient de noter que de 2005 à maintenant, la mobilisation des acteurs, la dynamique de réseautage, le renforcement des capacités et le développement des expériences en ESS parrainées par ces différents acteurs dont le Cadre de Concertation des Producteurs d’Arachide (CCPA) et ALPHADEV a connu un certain nombre de ruptures : la délocalisation du siège du RIPESS, le manque de ressources humaines et financières pour le fonctionnement du Groupe, l’intérêt accru des partenaires d’Uniterra à l’ÉSS et les demandes des formation et d’accompagnement à la structuration des initiatives d’ESS sur le terrain.

Face à ce contexte et à la nécessité de contribuer à la prise en charge des préoccupations de ses partenaires sectoriels au Sénégal, Uniterra a appuyé la participation de 2 représentants de ALPHADEV et d’un représentant du CCPA au FIESS (Forum international sur l’économie sociale et solidaire) 2011 à Montréal. Ce qui a permis de partager les initiatives du CCPA et d’ALPHADEV en lien avec la promotion de l’ESS. La participation d’autres partenaires sénégalais (AFEME, Fondation Rosa Luxembourg – Bureau Sénégal, Union régionale des coopératives d’habitat de Thiès, Global Info-Tech Services, Radio Afia FM, Union africaine de la Mutualité Sénégal, Streetnet International, Green Marines-Senegal-Forum Leadership, Fédération Générale Des Travailleurs du Sénégal), en plus des partenaires d’Uniterra, a permis de faire part des initiatives d’organisations à soutenir et de la nécessité de relancer le GESS à l’instar de la plupart des autres réseaux nationaux en Afrique de l’ouest et du Réseau Africain (RAESS).

Malgré les multiples tentatives de redynamisation depuis 2007 à travers le GESS, l’ÉSS est fortement handicapée au Sénégal. En effet, le manque de valorisation du secteur se traduit par une absence de politique nationale d’ÉSS et une mauvaise structuration du réseau de l’ÉSS.

Le Sénégal, à l’instar des autres pays en développement, est confronté à la difficulté d’insertion de sa population potentiellement active ; surtout des jeunes. En effet, cette couche qui représente plus de 60% de la population est confrontée à beaucoup de défis, dont celui de l’employabilité, avec le taux de chômage le plus élevé (65%) comparativement aux autres couches de la population et l’absence d’un dispositif fiable de suivi évaluation du marché de l’emploi des jeunes. Autant de contraintes qui font que la jeunesse demeure au cœur des préoccupations nationales. Face à ces problèmes, le Gouvernement sénégalais a déployé d’importants efforts à travers la mise en place d’un certain nombre de programmes visant à promouvoir l’emploi, en particulier des groupes les plus exposés comme les jeunes. Ceux-ci sont disséminés à travers un réseau complexe de ministères et d’agences qui ont pour objectif de contribuer à la résolution des problèmes d’insertion des jeunes dans les secteurs productifs. Cependant, malgré les efforts des pouvoirs publics, les problèmes liés à l’employabilité des jeunes persistent toujours.

Depuis quelques décennies, et ce malgré d’importants progrès accomplis en matière de gestion et de prévention, les pays de l’Afrique de l’Ouest traversent des crises alimentaires sans précédent. Le Sénégal dont la production agricole nationale est dans une situation de morosité est particulièrement menacé. On constate ainsi que, d’une part, l’agriculture devient de moins en moins performante au fil des années pour satisfaire les besoins alimentaires du pays et que d’autre part, le Sénégal a une forte dépendance de l’extérieur pour son équilibre alimentaire. La réaction de l’Etat s’est manifestée à travers plusieurs mesures ; des Plans d’Ajustement structurel à Moyen et Long Termes, caractérisés par le désengagement de l’Etat, jusqu’à l’alternance politique en 2000 qui s’est traduit par une accentuation des actes de privatisation des filières et une succession de programmes et plans spéciaux. Force est de croire que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs, car toutes ces politiques et stratégies mises en œuvre n’ont pu faire atteindre les résultats escomptés. La pauvreté et son corollaire, l’insécurité alimentaire, sont demeurées plus réelles que jamais.

Dans une perspective dynamique, il serait opportun dans le cadre du Séminaire international de renforcer le dialogue politique entre les jeunesses sénégalaise et canadienne autour des problématiques du développement économique et social, particulièrement l’employabilité des jeunes, l’économie sociale et solidaire et à la sécurité alimentaire.